Quels parents être face aux colères et caprices de nos enfants ? Quel comportement adopter ? Comment y mettre un terme ?
Je sais que ce thème a déjà été abordé (avec brio) plusieurs fois dans les Vendredis Intellos, notamment chez :
– Maman Nature 49 dans son article « Question(s) d’éducation !« du 20/06, dans lequel elle nous parle de ses principes d’éducation basés sur le respect et la non violence, en nous présentant les livres « Poser des limites à son enfant et le respecter »de Catherine Dumonteil- Kremer et « J’ai tout essayé ! » d’Isabelle Filliozat.
– Maman Sioux dans son article du 29/07, « J’ai tout essayé !« où elle nous parle également du livre d’Isabelle Filliozat.
– Une Mère Ordinaire qui nous a traduit un extrait du livre de Rosa Jové qui nous dit que « plutôt que de poser des limites, mieux vaut enseigner des valeurs », dans son article du 19/08, « Les limites : un obstacle pour une éducation heureuse ?«
En ce moment, et depuis quelques mois déjà, nous sommes confrontés aux crises de caprices en tout genre avec Poussin. Que ce soit quand il s’agit de ranger ses jouets qu’il vient d’étaler partout dans le salon en faisant un véritable champ de bataille, ou pour s’habiller, ou encore pour manger ou sortir, … (les exemples sont nombreux).
Nous avons essayé plusieurs solutions Papa Poulet et moi, qui nous ont plus ou moins convaincus (souvent moins que plus d’ailleurs).
– Nous avons testé la fessée, et oui, nous sommes des parents faibles, honte à nous ! Nous ne sommes pas fiers d’ailleurs et nous nous sommes évidemment rendu compte que ça ne servait absolument à rien qu’à énerver encore plus notre Poussin chéri.
– Nous avons testé la punition, en mettant Poussin au coin mais même si cela n’a pas trop mal fonctionné, je ne suis pas non plus convaincue.
– Le système de récompense fonctionne bien mais cela ne correspond pas non plus à nos convictions en matière d’éducation. Comment apprendre à un enfant que tout ne tombe pas du ciel si on lui offre un cadeau pour la simple raison qu’il a fait telle ou telle chose. Non ! Ca ne nous ressemble pas !
Alors, nous sommes un peu désolés de voir les caprices et colères de Poussin bercer notre quotidien ! Comment y mettre un terme ? Tout en respectant notre enfant ? En lui enseignant en même temps nos valeurs ?
Pas facile me direz vous. En effet, personne n’a jamais dit que l’éducation des enfants étaient chose aisée. Alors, s’il est certain que je vais courir acheter le livre d’Isabelle Filliozat qui a l’air très bien fait, je vais vous parler pour le moment d’un petit livre que j’ai acheté récemment : « Fini colères et caprices ! » écrit par Super Nanny. Je ne pense pas que ce soit LA référence en matière d’éducation, cela dit, j’étais assez « bluffée » de ses interventions télévisées, et quand je suis tombée sur ce carnet, je me suis dit « pourquoi pas ? ».
Dans ce livre, elle explique les principes de sa méthode, mais pas que.
Elle accompagne les parents à comprendre la colère de leur enfant, en fonction de son âge : « de 18 mois à 3 ans : il s’affirme », « de 4 à 6 ans : il a besoin d’explications », « de 7 à 10 ans : il argumente ».
« A chaque âge sa colère et ses caprices : (p19-20) C’est dans la petite enfance que les colères sont le plus intenses et violentes, quand le petit garçon ou la petite fille découvre qu’il ne peut pas faire ce qu’il veut. Tout le rend furieux : son incapacité à faire telle ou telle chose, les interdits posés par papa et maman, la difficulté à imposer sa volonté… Cette étape délicate ne s’achève que quand l’enfant accepte mieux la réalité telle qu’elle est, ce qui coïncide en général avec l’entrée en primaire. Les conflits avec l’entourage se traduisent dès lors davantage par des échanges verbaux. De 18 mois à 3 ans : il s’affirme Plus il grandit, plus il s’affirme, plus le petit enfant est susceptible de chercher à exprimer ses contrariétés ou à affirmer sa volonté par des crises de colère. Pour les parents, c’est une période cruciale de mise en place des principaux interdits. – Tout le monde dit : « Non ! » Ce qui se passe. Vers 1 an et demi, votre enfant commence à murmurer ou à crier : « Non ! » Il se sert de ce mot pour faire savoir qu’il n’est pas d’accord ; c’est son premier pas vers l’autonomie. C’est aussi la preuve qu’il sait très bien ce que « non » veut dire… Cependant, il ne comprend pas toujours pourquoi il n’a pas le droit de faire ce que font ses frères et soeurs ou ses parents, bien que ces interdits soient évidents pour un adulte : « Non ! Ne touche pas à la prise ! » ; « Non ! Donne-moi la main pour traverser ! » ; « Non ! Pose ce couteau ! »… Ce qu’on peut faire. Vous lui fixez des limites pour le protéger. Profitez de ces moments pour lui expliquer, avec des mots simples, pourquoi vous ne voulez pas qu’il fasse ceci ou cela. Et précisez-lui que c’est pour sa propre sécurité. S’il se met en colère et devient agressif, mettez-vous à sa hauteur, captez son regard, et dites lui que cela vous déplaît. Si nécessaire, rappelez-lui qu’il est interdit de taper. S’il recommence une action dangereuse pour lui, faites les gros yeux en disant non. Il sentira que vous ne céderez pas. S’il n’arrive pas à se calmer, n’attendez pas. Des bras ouverts et accueillants sont parfois la meilleure solution pour passer à autre chose. » |
Un petit texte sur la fessée au passage :
« La fessée, une fausse solution (p37) La fessée est la manifestation d’un échec. Elle ne sert qu’à passer ses nerfs et ne résout aucun conflit avec l’enfant. Le seul résultat, c’est qu’il n’a plus le contrôle de son corps et subit la loi du plus fort. Quand à l’interdit que vous souhaitiez lui faire comprendre, il a disparu derrière la violence. Si vous sentez monter « l’envie » de lui donner une fessée, emmenez-le dans une autre pièce. Cela vous donnera à tous deux le temps de vous calmer. Après, vous pourrez lui expliquer simplement et avec conviction la règle à respecter. Elle sera assortie d’une punition, si nécessaire, mais jamais corporelle. » |
Puis elle explique comment gérer la crise en fonction des situations et donne des pistes de ce que nous pouvons faire pour améliorer les situations : à table, le bain, le coucher, en public, pour les devoirs et les loisirs.
« C’est tout bon : (p41) – Désamorcer les crises avant qu’elles n’éclatent, si c’est possible. – Expliquer et réexpliquer la raison des règles et des interdits. – Regarder l’enfant droit dans les yeux et lui parler doucement. – Revenir au calme, si besoin mettre l’enfant à l’écart le temps nécessaire. – Les parents disent quand l’enfant est calmé, pas l’enfant lui-même. – La vie de la famille continue normalement malgré la colère. – Les parents sont d’accord et se soutiennent. C’est tout faux : – Etre inquiet face à la colère. – Culpabiliser face aux pleurs. – Céder face aux caprices. – Perdre son calme et crier. – User de violences corporelles ou verbales. » |
Pour le moment, la mise en application de ces « conseils » est plutôt concluante, même si nous faisions déjà plus ou moins la même chose, mais de façon plus hésitante.
– Nous nous mettons à la hauteur de Poussin pour lui expliquer pourquoi il ne doit pas faire ce qu’il fait (parce que c’est dangereux, parce que ça ne se fait/dit pas, parce que papa et maman ne veulent pas,…) Nous évitons de lui dire le mot « interdit » et ça passe mieux.
– Nous lui demandons s’il a compris et généralement il nous dit « oui, ze promet pas bêtise » et c’est terminé (pour le moment !!)
Et vous, comment vous gérez les « caprices et colères » de vos enfants ?
Voici ma participation aux Vendredis Intellos, le rendez vous hebdomadaire de la super Madame Déjantée.
Ping : « Fini colères et caprices ! « Les Vendredis Intellos
J’avais le livre de Super Nanny, pas celui là, un autre et quand TiBiscuit était le roi de la colère, j’avoue avoir testé cette méthode.
Ca marche, mais c’est épuisant de penser à faire tout ça à chaque fois.
Et comment tu as fait pour en venir à bout alors ???? Je prends les conseils 😉
C’est la méthode que j’essaie d’utiliser pour réagir à l’expression de colère ou de frustration de ma puce. Je gère au feeling, pas toujours évident car on se sent dépassé parfois. Ce que j’ai beaucoup plus de mal à gérer ce sont les réflexions autour de moi, dès qu’elle exprime son mécontentement à sa façon de bébé de 23 mois j’ai droit à des « oh mais tu fais des caprices! ». Pour ma part, ma puce découvre la frustration, le fait qu’elle ne peut pas faire tout ce qu’elle veut, la colère et elle l’exprime comme elle le peut, à nous de lui apprendre je crois qu’il est normal de ressentir ces choses là, et qu’elle a le DROIT d’être en colère! Alors j’explique le pourquoi du comment et le plus souvent la colère passe d’elle même. Mais ce n’est que le début :p
Ca pour les réflexions, les gens feraient mieux de s’abstenir !!! Tu as tout à fait raison, les enfants ont aussi le droit d’être en colère ! Charge à nous, comme tu le dis bien, de leur expliquer et de leur faire passer….
Merci 🙂
Merci de ta contribution!!! Et aussi de me faire découvrir ce bouquin… car j’avoue que je n’aurais pas eu le réflexe de l’acheter, parce que, personnellement, je n’aimais pas trop l’émission Super Nanny…Je n’aimais pas la mise en scène, je n’aimais pas voir ses parents honteux et dépassés, je n’aimais pas l’idée qu’il existe UNE bonne méthode (même si je sais que nous souhaiterions tous le contraire!!)…
J’aimerais beaucoup avoir ton avis sur Filliozat car, il est vrai que l’angle de vue n’est pas tout à fait le même, même si certains points se rejoignent…
Pour moi, la distinction entre ressenti de l’enfant et comportement est fondamentale…
Par exemple: mercredi, aux alentours de midi je rentrais du judo avec l’Anté-pré-ado en compagnie d’une maman de ma connaissance… Son petit garçon (4 ans) s’est mis à hurler qu’il avait très faim et qu’il voulait du pain… La maman, contrariée de ce que son fils lui avait mal parlé, lui a rétorqué: « ah non, ce n’est pas comme ça que tu l’auras!!! »… Je la comprends, elle essayait simplement de lui apprendre la politesse et le respect. Le gamin s’est mis à hurler: DU PAIN, S’IL TE PLAIT!!!! La mère, toujours inflexible de lui dire: « allez, encore un effort, tu y es presque!!! » Je comprends parfaitement, mais pourtant je n’adhère pas…
Quel problème éducatif cela aurait-il posé de dire: tu as vraiment très faim, c’est normal, il est midi… peut être as-tu un peu mal au ventre aussi… et puis tu te sens vraiment énervé parce que ton ventre il a très très très très faim… tu sais aussi que c’est important de demander gentiment…je suis sûre que tu pourrais reformuler ta phrase pour me donner très très très envie de donner un morceau de pain à ton ventre qui a faim!!!
C’est à dire: de permettre les sentiments tout en condamnant les comportements indésirables…
Mais j’avoue que mon cheminement est loin d’être terminé!!!
A bientôt pour les débriefs!!!
Alors il va falloir que j’achète vite le livre d’Isabelle Filliozat…. ça tombe bien, il est sur ma liste !! 😉
Merci et à très vite pour le débrief
coucou
il est vraiment très sympa ce nouveau blog
vaste sujet en effet de conversation sur la méthode a appliqué pour gérer les caprices et les colères de nos enfants.
Pour ma part, il n’y a pas de règles valables uniformément, je m’explique lol
chaque enfant est différent, chaque enfant a sa propre réaction.
Je vis çà tous les jours avec mes fils, ils sont complètement différents pourtant je les élève pareil.
Mon grand, ado aujourd’hui, tout petit,était facile à gérer aux niveau de ces caprices, à l’époque il n’y avait pas les émissions de Nanny mais j’appliquais la même méthode, non et toujours expliquer pourquoi, le deuxième impossible, lui il avait tendance à hurler, voire se coucher et n’entendait plus rien, alors j’ai du faire du « chantage » comme il dit si bien aujourd’hui, pas celui ci mais choisit un (dans mes prix que je lui montrait) au moins çà calmait tout le monde et je lui ai ainsi appris à faire des choix, aujourd’hui à 10 ans il veut encore pleins de choses mais plus de crise, il sait qu’il a des choix à faire et aujourd’hui il prend plaisir à faire ses choix et sait patienter.
Voilà ma petite pierre à l’édifice
je te souhaite une excellente soirée
bisous
Merci beaucoup, ça me fait plaisir, je me suis donné du mal pour faire ce nouveau blog 😉
Comme tu dis, vaste sujet, qui a de quoi faire couler de l’encre car tu as raison, chaque enfant est différent et ce qui fonctionne avec l’un, n’aura aucune valeur avec un autre….
Merci beaucoup pour ton expérience 🙂
Bisous et bon dimanche
Ping : Etre parent sans se couper en 10 c’est possible ?! « Trip de vie